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 Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna

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MessageSujet: Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna   Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna EmptyLun 27 Nov - 19:45

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Rudes retrouvailles
ELENA + SOREN
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Il faisait chaud. Bien trop chaud. Pas de glace, pas de montagnes, pas de brise serpentant entre les ruelles sombres. La cité d'or portait bien son nom. Elle n'était que lumière et chaleur, bien loin d'Ivändir, baignée dans le clair obscur du noir. Søren peinait à s'habituer à ce changement de température. Lui qui avait voyagé de nombreuses fois ne parvenait toujours pas à se faire au climat des autres contrées. En règle général, il tombait malade les premiers jours, ou se trouvait dans état patraque qu'il n'appréciait que peu.
A vrai dire, c'était avec un pincement au coeur qu'il avait quitté Rigwë pour rejoindre Endor. Après une énième dispute avec son frère, durant laquelle le ton était monté bien trop vite au goût du prince, il avait réuni ses affaires et s'était enfui, sans même prendre la peine de prévenir le roi. Mais qu'importait, il devinait le soulagement de celui-ci, lorsqu'il découvrirait le départ de son cadet. Les deux hommes ne se comprenaient plus, et ne communiquaient qu'à travers un dialogue de sourd. Finalement, mettre de la distance entre eux n'était pas une si mauvaise idée dans la situation actuelle. Et puis, Søren éprouvait le besoin de partir. Il ne se sentait plus à sa place au château, et trop de choses n'étaient pas réglées pour qu'il puisse aller de l'avant. Il se trouvait face à un mur, dans un moment charnière de sa vie, et il savait que seul le voyage lui permettrait de trouver les réponses espérées. Søren fonctionnait ainsi depuis des années : l'exil temporaire était parfois le meilleur des chemins.
En quittant Rigwë, le jeune homme avait d'abord hésité. Bien sûr, une destination sonnait comme une évidence dans son esprit, mais il se refusait à la considérer. Il s'était alors imaginé rejoindre le sud, qu'il connaissait mal, mais la présence trop importante de mage lui en retira l'envie. Cour d'argent semblait également une destination attrayante, mais finalement, alors même qu'il réfléchissait, tout en cheminant, à l'endroit où il souhaitait aller, ses pas empruntèrent presque naturellement la route qui conduisait à Endor. Tu sais que c'est pas là que tu dois commencer. Il s'était alors mordu la lèvre inférieure. Tu dois la revoir, et régler cette histoire pour de bons. Alors, gagné par des émotions contradictoires, il avait fait halte dans une taverne, afin de s'y saouler toute la nuit. Le lendemain, il avait enfin les idées claires et le courage adéquat : il se rendrait à Endor.
Søren, encapuchonné dans un large manteau bleu, avait alors repris la route, jusqu'à enfin arriver à l'entrée de la cité d'Or.

Le prince n'avait que très peu de souvenirs d'Endor, aussi veillait-il à bien regarder quelles directions il prenait pour ne pas se perdre. Sa principale connaissance de la ville résultait des enseignements que l'on pouvait trouver dans les livres de la bibliothèque d'Ivändir, et, pour une large part, de l'imagination de l'enfant qu'avait été Søren. Il avait longtemps fantasmé la ville, et la découvrit à présent, lui laissait un étrange goût en bouche.
La ville était encore en pleine reconstruction, ce qui ne l'empêchait pas de fourmiller. Des bruits, des gens, des couleurs. L'activité battait son plein quand Søren accéda enfin à la place principale. Des marchands interpellaient les passants, qui semblaient passionnés par le contenu des échoppes, et des badauds se contentait de zigzaguer entre la masse de personne qui se dirigeait certainement vers le grand marché. Des libraires étalaient leur livre sous leur devantures, et une odeur délicieuse se dégageait des auberges jouxtant la place. Au milieu de cette effervescence, l'imposante statut du premier roi d'Endor trônait fièrement. Søren s'arrêta un instant pour la contempler. Un vestige du passé. D'un passé révolu. Faisant claquer sa langue contre son palais, il scruta la place jusqu'à apercevoir un garde de la cité. Exactement ce qu'il cherchait. Il s'avança vers celui-ci, et prit un ton secret. « J'ai un message d'une haute importance à communiquer à votre reine. » Le garde le considéra avec mépris, et Søren sortit de sa poche un sac empli d'or, qu'il tendit au soldat, en veillant à ce que ce dernier remarque la bague frappée du sot des Galagrid, que Søren portait à son majeur. Le garde hocha la tête, pris la bourse et attrapa le morceau de parchemin qui lui présentait l'homme encapuchonné. Søren disparut alors dans la foule compacte.

Quelques heures plus tard, il se trouvait attablé dans l'un des auberges de la place principale d'Endor, où une chope sur la table, il attendait patiemment. L'heure du rendez-vous approchait, et plus les minutes s'écoulaient, plus le jeune homme sentait son estomac se contracter. Il tentait tant bien que mal de se vider la tête en détaillant l'ensemble de la salle, mais en vain. Une seule question le taraudait. Viendrait-elle ? Dans l'espoir que son message était bien parvenu à destination, allait-elle accepter cette entrevue ? Søren s'était montré bref sur la missive. Rejoins-moi à la tombée de la nuit, à l'auberge du dragon vert. Je dois te voir. SG. Cette idée de message lui était parue bonne de prime abord, mais à présent, il se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de débarquer haut et coeur dans le château... Søren ne cessait de cogiter. Soudain, il entendit la porte s'ouvrir. Et il ferma les yeux, préférant ne pas songer à ce qu'il pourrait advenir de lui, si Elëna décidait de ne pas le rejoindre, ou pire, si elle débarquait dans l'auberge.

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Elëna De Beaumont
Elëna De Beaumont
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MessageSujet: Re: Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna   Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna EmptyLun 27 Nov - 20:43

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Quand la guerre kidnappe la paix.
ELENA + SOREN
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Tout semblait être fait pour que ce soit une belle journée. Elëna avait passé la matinée dans ses appartements préparant le message pour les contrées. Elle l’avait fait validée par Këvon et pour la première fois depuis son arrivée ici, elle avait ressentie un sentiment de joie partagée avec son frère. Elëna avait presque eu l’impression d’être comprise et maître de ses responsabilités. Et puis, après son déjeuner, elle qui observait calmement la place d’Endor, elle sentie une présence dans son dos. Un garde, qu’elle ne connaissait pas plus que les autres baissa sa tête et lui tendit une lettre. Un simple morceau de parchemin plutôt, enfermé autour d’un sceau qu’elle reconnue immédiatement. Elle lâcha le parchemin sans faire attention, mais ses mains tremblaient. Le garde était déjà parti depuis longtemps et personne n’avait remarqué son moment de faiblesse, sauf elle. La pluie commençait à tomber dehors, mais elle ne fit pas attention au temps. C’était comme si, la carapace qu’elle avait mis tant d’années à se construire commençait à s’effilocher. Simplement avec un bout de parchemin. Avec quelques mots écrits dessus.

Il ne laissait aucun doute. Elle comprenait très clairement de qui venait ce mot et elle hésitait entre l’idée de le brûler ou de le garder auprès de son cœur. Elle se décida pour le feu. Personne ne devait savoir ce que le papier contenait. On chercherait forcément à l’influencer et les dieux seuls savaient à tel point, elle pouvait être faible sur ce point.

Son cœur se brisait déjà, incapable de prendre une décision. Elle n’avait pas vu Søren depuis trop longtemps. Elle le haïssait. Ses paroles de serpent l’avaient entourloupée durant des années, et d’un coup, elle s’était retrouvée seule, comme une vieille chose oubliée dans les caves d’un château. Elle avait perdue autant son cœur, que sa joie et était devenue la jeune femme renfermée et glaciale que le nord avait construite. Plus aucunes onces d’espoir ne parcouraient le corps d’Elëna depuis longtemps. Et Søren était la cause de toute sa douleur.

Elle l’avait aimé. Dieux, qu’elle l’avait aimé si fort, comme un frère, un protecteur qui la défendait contre tous les maux du monde. Ils s’étaient souvent disputés, leurs avis avaient très fréquemment divergés. Mais ils savaient toujours se réconcilier. Søren avait toujours l’amadouer lui trouver un point sensible qui la faisait tomber. Mais finalement, au moment où elle avait le plus besoin de ses mots, de sa présence, elle l’avait perdue. Søren était parti, lâchement, lui faisant que trop bien comprendre qu’elle n’était rien, rien qu’une petite chose amusante qui avait occupée une partie de sa vie. Les mots l’avaient poignardé, son cœur s’était arrêté. Il n’était jamais vraiment reparti depuis.

Elle quitta sa tenue royale pour trouver quelque chose de plus anodin qui lui permettrait de se mêler à la foule. Sa décision était prise. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il y avait toujours une explication. Søren n’avait pas voulu lui faire intentionnellement. Ou peut-être que si. Sûrement même, mais elle devait savoir pourquoi. Pourquoi.

Elle était arrivée à l’auberge alors que la nuit était tombée. La pluie diluvienne coulait sur son visage et tout son corps tremblait à présent. Ce n’était pas le froid, mais bien la peur, l’inquiétude, l’appréhension qui maitrisaient maintenant son cœur. A chaque pas avancé, elle avait l’impression que la porte de l’auberge s’éloignait encore et toujours plus. Jusqu’à ce que son nez touche le bois froid de l’auberge. Elle ferma les yeux, repris sa respiration, laissant l’eau couler sur sa peau. C’était une sensation presque apaisante. Douce. Cela lui faisait du bien.

Elle ouvrit la porte sans que personne ne s’intéresse à elle. Elëna avait encore la chance d’être plus ou moins une étrangère. Elle n’était pas beaucoup connue du peuple endorien. Cela ne la gênait pas, au contraire. Elle pouvait vagabonder comme elle le souhaitait.

Elle n’eut pas de mal à reconnaitre la chevelure dorée de Søren. Il avait le regard perdu dans le vide, n’espérant certainement plus son arrivée. La gorge aussi serrée que ses poings, elle avança, pris place en face de lui et revêtue avec toute sa grâce, sa belle armure de glace.

« Tu voulais vérifier que j’avais bien pris mes quartiers ? Tout va bien, une simple correspondance aurait été parfaite. Je ne veux surtout pas te déranger dans tes affaires. »


Elle avait besoin de lui enserrer la gorge, de lui faire mal, de lui couper le souffle. Elle se voulait droite, glaciale plus forte que lui. Et au loin, elle pouvait entendre l’orage grondé.

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MessageSujet: Re: Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna   Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna EmptyLun 27 Nov - 22:11

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Rudes retrouvailles
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Un silence. Presque total. Søren était noyé dans ses pensées, ravagé par les fantômes de son passé, si bien qu'il n'entendait plus le bruit intarissable de cohue qui occupait l'ensemble de l'auberge. Ni le tintement des verres. Ni le rire gras des hommes de peu de valeur. Ni les interpellations sensuelles des femmes de petite vertu. Tout juste un bourdonnement, presque imperceptible, celui du sang qui battait dans ses tempes. Le prince avait laissé son esprit quittait son corps, pour vagabonder dans des terres plus paisibles. Mais même là, dans ces prairies imaginaires, ses démons le rattrapaient. L'air devenait subitement irrespirable, il suffoquait. L'herbe verte se teintait de rouge. Et du sang coulait de ses mains. Celles-ci tenait fermement un coeur. Le sien, s'il se fiait à la douleur déchirante qui lui transperçait la poitrine. Ou plutôt, celui d'Elëna. Oui. Elle se tenait là, droite, telle une présence venue d'ailleurs, un trou béant dans la poitrine, le visage couvert de larme.
Søren ne parvenait à ôter ces terribles images de sa tête. Ce qui avait alors été un cauchemar devenait un souvenir qui le hantait depuis trop de temps. Car de ce torturant songe, il n'y avait que la mise en scène qui différait de la réalité. Les faits, eux, étaient bel et bien véridique. Søren avait pris la plus terrible décision de sa jeune existence, et il en payait encore les conséquences. Effrayé, terrorisé par cet attachement qui lui enserrait la gorge et l'empêchait d'être maître de ses sentiments, il avait agi lâchement, et avait fait preuve d'une cruauté qu'il ne soupçonnait pas détenir en lui. Il avait brisé le coeur d'Elëna, et le sien, par la même occasion. Il avait renié une relation bâtie sur la confiance et la solidarité, sans donner d'autre raison qu'un mensonge construit de toute pièce. Et tu pensais pouvoir t'en détacher aussi facilement, que tu es naïf !

Le jeune homme passa une main dans sa chevelure doré et se massa le crâne. Tu n'aurais pas du venir, songea-t-il en avalant la dernière gorgée de sa chope, espérant trouver au fond de celle-ci un quelconque réconfort. En cet instant, il ne désirait qu'une chose, être loin, très loin d'Endor, caché au creux du château d'Ivändir, dont les murs constituaient la meilleure des armures pour Søren. Sans, il se sentait nu. Pourtant, malgré cette envie qui le démangeait, il restait immobile, assis sur sa chaise, en attendant que le temps passe. Que les minutes défilent, se dilatant, et paraissant des heures. Oui, la nuit était tombée depuis un bon moment, accompagnée par une pluie battante, qui contrastait avec la chaleur lourde du début de journée, et pourtant, toujours aucune trace d'Elëna.

Søren avait perdu tout espérance de voir la jeune femme lorsque la porte grinçante de l'auberge s'ouvrit sur une silhouette dont le prince aurait pu facilement identifié les courbes délicieuses, s'il n'avait laissé son regard errer dans le vide. Pour ne pas voir. Pour repousser l'échéance qu'il avait lui même fixait. Sans doute, au fond de lui, espérait-il qu'elle ne viendrait pas. Après tout, cela aurait été tellement plus simple. Il aurait pu réunir ses affaires et repartir dans le Nord. S'y faire discret, calmer ses ardeurs pour espérer une réconciliation avec Erïn. Il n'aurait alors été qu'un simple visiteur dans une auberge, une ombre passée sur Endor, comme il avait été une ombre dans la vie d'Elëna.
Mais cette voix si familière, mêlée aux grondements de l'orage, le ramena à sa réalité.

« Tu voulais vérifier que j’avais bien pris mes quartiers ? Tout va bien, une simple correspondance aurait été parfaite. Je ne veux surtout pas te déranger dans tes affaires. »


Il ne releva pas immédiatement les yeux. Le ton d'Elëna, si doux et sucré dans ses souvenirs, lui fit l'effet d'un poignard dans son coeur de glace. Par sa froideur extrême, elle posait les bases de ces retrouvailles inattendues.
Il prit quelques secondes pour encaisser le choc et se préparer à l'échange musclé qui l'attendait, puis, se décida enfin à regarder la jeune femme. Une fois de plus, il fut saisi par sa beauté, qui, il le comprit, ne le laisserait jamais de marbre. Bien que le visage plus fermé et sévère, elle semblait à Søren plus belle que jamais, et il se haït d'avoir rétabli le contact. Surtout en de pareilles circonstances, en ce moment de fragilité qu'il vivait. Elle pourrait le faire tomber. Le détruire.

« Je ne t'aurais pas fait venir si je me savais occupé. Tu te doutes bien que je n'ai pas de temps à perdre. Ni à te faire perdre, maintenant que tu joues aux reines. »

Sa réponse avait fusé tel un venin. Sans réfléchir à ses mots, il avait craché les premières phrases qui lui étaient venues à l'esprit, à l'image d'une réaction naturelle face à un danger. Sans mesure la violence qui pouvait en découlait. Il se protégeait. Après tout, que pouvait-il faire d'autre ? Elle se tenait là, assise en face lui, ne lui laissant plus aucune chance de fuir. Terriblement attirante. Délicieusement destructrice.
Le jeune se reprit, tentant de se montrer plus avenant, malgré le masque de solennité qui lui collait au visage. Après tout c'était lui qui l'avait fait venir, il devait assumer ses actes, à présent.

« Tu ne veux pas boire quelque chose ? »

Il cherchait à gagner du temps pour repousser l'échéance. Certainement, car il ignorait quoi lui dire. S'excuser pour son comportement odieux ? Lui confier ses regrets ? Lui expliquer la véritable raison qui l'avait poussé à la rejeter ? Non, tout cela ne lui ressemblait pas. Tout cela ne lui ressemblait plus. Depuis le départ d'Elëna, Søren perdait pied dans ses relations sociales, et ne savait plus formuler le fond de sa pensée sans que cela ne s'achève dans les cris et la colère. Sa colère le rongeait. Plus encore lorsqu'il contemplait les traits de cette femme qu'il aimait, mais qui lui semblait parfaitement étrangère à ce moment précis. Elle semblait si forte. Il ne pourrait pas la manipuler. Il ne pourrait plus la manipula. Il chercha son regard, puis se ravisa.

« Ecoute, il est clair que tu as trouvé ta place ici. Tu m'en vois heureux. Je crois que je ne vais pas te faire perdre ton temps plus que ça. Adieu Elëna. »

Sa lâcheté venait de le rattraper. Il était tellement plus aisé de fuir. Il se leva, prêt à quitter la table, tandis qu'un bruit de tonnerre raisonna dans la pièce. L'orage faisait rage au dehors, mais c'était une tempête bien plus terrifiante qui couvait entre les deux jeunes gens. Søren préférait sans hésitation affronter les foudres de la nature que celles d'Elëna. Et pourtant, au plus profond de lui, il espérait qu'elle le retiendrait.

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MessageSujet: Re: Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna   Quand la guerre kidnappe la paix ▬ Elëna EmptyMar 28 Nov - 9:11

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Il lui semblait impossible de se détacher de Søren, impossible de s’écarter de lui comme si le point même de ce monde n’était que lui. Elëna le savait, ce n’était que du poison, poison qu’elle avait retenu dans tout son corps aussi longtemps qu’elle avait pu. Et puis venait la douleur, la souffrance, l’oubli. Malgré toutes ses préoccupations, elle n’avait jamais réussie à oublier. Oublier ses années passées auprès de Søren. Il l’avait secouru et l’avait aimé quand tous les autres la regardaient avec leurs yeux malsains. Il l’avait protégé et avait attendu, qu’enfin, elle ose lui adresser ses premiers mots. Les derniers mots que Søren lui avait offerts l’avaient détruite. Tomber plus bas que le sol, le cœur poignardé par la douleur de l’autre, elle avait compris qu’elle n’avait plus à rien à retenir chez lui. Il ne devait plus rien représenter à ses yeux. Aucune faiblesse.

Elle n’avait pas eu d’autres choix que de se protéger. Dans ses paroles, ses actes, sa prestance. Elle refusait tout simplement qu’il puisse penser un instant qu’elle avait encore besoin de lui. C’était pourtant bien le cas, mais elle ne pouvait pas avouer la vérité. Elle avait le devoir d’être la plus forte des femmes.  Un silence s’installa presque entre eux. Le silence du regard, l’attaque des rapaces, Elëna ne détachait pas ses yeux de Søren. Une dernière fois, elle espérait un instant de paix entre eux deux. Comme avant, comme si rien n’avait changé.

« Je ne t'aurais pas fait venir si je me savais occupé. Tu te doutes bien que je n'ai pas de temps à perdre. Ni à te faire perdre, maintenant que tu joues aux reines. »

Elle ne répondit rien, se prenant le coup en plein dans sa poitrine. Elle ne vacilla pas pour autant, restant droite, comme elle devait le faire. Elle refusait de s’abaisser à ses manières. Elle ne pouvait pas relever sa remarque parce que rien n’avancerait. Ils en resteraient toujours au même stade de se haïr, encore un peu plus, toujours un petit peu plus et Elëna n’avait pas la force de faire des guerres partout. Elle avait besoin d’alliés, pas de d’autres ennemis qui semblaient être, autrefois, bien plus qu’un simple inconnu. La jeune femme ne pris pas la peine de lui répondre à sa question. Elle était amère de voir que cela n’aiderait à rien. Ils ne pouvaient pas se parler, pas dans cette auberge aux regards de tous. Elle ne pouvait pas se donner en spectacle, expliquer réellement tout ce qu’elle ressentait.

« Ecoute, il est clair que tu as trouvé ta place ici. Tu m'en vois heureux. Je crois que je ne vais pas te faire perdre ton temps plus que ça. Adieu Elëna. »

Il se leva d’un bond, la laissant seule avec son mépris.  Søren avait toujours eu cette manie de quitter le conflit sans réellement savoir ce qui se passait. Il ne prenait pas le temps de comprendre les autres. L’exemple était tout fait lorsqu’ils avaient de nombreuses fois discuté des mages à Rigwë. C’était bien l’un des seuls sujets où leurs points de vues avaient divergés et lorsqu’Elëna avait tenté d’en savoir plus, Søren s’était soudainement enfermé dans une ombre de lui-même, ne laissant nullement une place pour elle. Elle ne pouvait pas se battre contre lui-même, contre son démon. Elle attendit la porte claquée, signe qu’il était parti. Elle était incapable de bouger, incapable de prendre une décision. Rarement elle s’était retrouvée dans cette situation. Søren en était trop souvent la cause. Elle se leva à la suite de ce dernier, sentant son cœur éclaté en même tant que l’orage qui grondait. Elle était en colère, tellement en colère. Elle n’avait pas pu faire ce chemin jusqu’à lui pour simplement avoir le droit à ses leçons de moral et rien d’autres. Elle avait le droit à ses explications, elle les méritait et il lui devait.

Elle le retrouva dans les écuries de l’auberge, déjà à prêt à reprendre la route. Elle vérifia que personne ne se trouvait autour d’eux avant d’abaisser son masque. Elle retira sa capuche laissant son visage complètement à découvert.

« Qu’est ce que tu attendais de moi, Søren ? Que je t’attende encore et toujours un peu plus ? Tu as été très clair à ce sujet avant mon départ, tu m’as précipité vers la sortie d’Ivandïr, heureux de te débarrasser d’un poids  qui t’insupportait depuis tant d’années ! Je n’avais besoin de personne quand je suis arrivée, c’est toi qui a voulu t’occuper de moi, toi qui m’a défendu, toi qui… »

Elle se rendait compte de toute la haine qu’elle pouvait ressentir, toute la déception qu’elle avait accumulée. La trahison. Elle avait souffert, tant souffert de cette relation, de Søren.

« Tu as dit que je n’étais rien, que tu te fichais de moi, comme une vulgaire distraction, mais je ne suis pas une distraction, je suis Elëna De Beaumont et je t’interdis de remettre les pieds à Endor si c’est de nouveau pour me faire souffrir ! »

L’orage grondait maintenant au dessus de leurs têtes, et au fur et à mesure qu’elle avait haussé le ton, l’orage avait lui aussi grondé plus fort, plus puissant et plus présent que jamais. Elle ne pouvait pas rentrer au château sous cette pluie, sinon Këvon lui demanderait ce qu’elle avait encore fait. Elle était prisonnière de l’étable, prisonnière d’elle-même, prisonnière de Søren.

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