« L'homme se leurre si facilement qu'il lui suffit d'avoir entrevu le bonheur pour en être a jamais heureux par le souvenir. »  A-t-il, un jour, entraperçu, ce bonheur ? Une question, qui restera en suspens. Une vie, encombrante, un passé, douloureux, qui a dicté ces actes, dans une haine totale. De bien grand philosophe, prétendent qu'un souvenir heureux, reste gravé, à jamais en nous. Et, qu'à chaque souvenir malheureux, l'être humain, s'efforce de l'éliminer de sa mémoire. De l'envoyer dans les nymphes de l'oubli. Jaime pourrait, à lui seul, démontrer que cette théorie, est éphémère. Ou alors, peut-être est-il l'une de ces exceptions ? Car les souvenirs malheureux, de sa vie, même dès son plus jeune âge, incombe encore sa tête. Rythme sa vie. Ses actes. Un jour, la vie te sourira. Il aimerait, croire en ces paroles, répétées maintes fois, mais a tiré un trait sur le bonheur, depuis longtemps.


L'oiseau chante, les feuilles bruissent au gré de la brise légère d'une belle matinée. Jaime aurait aimé s'en souvenir de cette manière. Comme une journée agréable. Douze ans, c'est l'âge où sa vie bascule. Sa mère avait mis au monde une petite soeur, deux semaines plus tôt, d'un père, que Jaime ne connaissait pas. Il n'a jamais connu d'homme, dans la vie de sa mère. Ignore son père, ignore celui de sa petite soeur. Ils ont toujours su se débrouiller sans. Une petite famille heureuse. Proche de sa mère, il n'a jamais compris cette acte. Ce cri, qui l'aura fait sauté sur ces jambes. Ces pleures, qui, d'un coup, auront cessé de retentir dans l'écho de la forêt. Pourquoi c'était-il ainsi éloigné ? Les secondes qui lui aura fallu pour rejoindre sa crèche, auront été suffisante pour que l'irrémédiable se fasse. Lorsqu'il pénétra sous la tente de toile, l'effroi le paralysa face à la vision d'horreur. Le chaos régnait, et au milieu de ce bazar, le cors inerte du bébé, suspendu à une corde. Cette vision, il ne l'oubliera jamais. Le hantera jusqu'à la fin de ces jours. Et s'il est resté là, à vider toutes les larmes de son corps, dans l'incompréhension, à croire à une armée rebelle, qui aurait voulu détruire sa famille, il lui aura fallu deux heures, pour comprendre que l'absence du corps de sa mère, était signe de culpabilité. Et la tristesse à laisser place à la haine. A la vengeance. Le chaos de l'habitacle s'est déversé dans sa tête. Et cette mère qu'il avait chéri et aimé de son être, et devenu sa pire ennemi. C'était sa mère, celle qui l'avait mis au monde, mais il n'avait jamais rien eu de plus précieux au monde que ce bébé, cette petite soeur, qui lui réchauffé le cœur, et qu'il s'était promis, à l'instar de sa naissance, de protéger et d'aimer d'un amour inconditionnel. Et c'est là que la déchéance à débutée.


Quinze ans. Il aura traqué sa mère trois longue année. Malgré son jeune âge, ça ne l'aura pas arrêté. L'absence de père dans sa vie, avait fais de lui un jeune garçon débrouillard. Et la haine, de venger sa petite soeur, ce bébé perdu, l'aura alimenté jour après jour. Il ignore, ce qui l'aura énervé d'avantage, ce jour là, toute la haine qu'il avait pour elle, pour son acte, ou qu'il l'est retrouvé à vendre son corps à un homme, comme la pauvre femme qu'elle était. Du haut de ces quinze ans, presque seize, la lame à glisser sans mal, sous la gorge de l'homme, sous les cris effarés de sa mère. Couteau sous la gorge, il l'a fais taire. Et c'est dans cette chambre, que sa psychologie a pris une toute nouvelle tournure. Qu'il est devenu un autre homme. Ravagé par la colère, ces limites avaient disparu. Les larmes de sa mère, il les aura vu rouler sur ces joues, là où elle aurait dû hurler de plaisir. Prendre son pieds. C'est ces larmes, cette souffrance sur son visage, qui auront fais naître un sourire sur le visage de son fils. Parce que rien ne lui plaisait d'avantage que de la voir souffrir, après ce qu'elle avait fais à sa fille. C'est ce soir là, qu'il l'a trouvé, la jouissance, dans la douleur, et la destruction des autres. Sa mère ? Il l'a tué, plantage de couteau, après plantage de couteau. Cri après cri. Sang dans le sang. Il en était recouvert, de celui de sa mère, quand alerté par les bruits, et les cris, d'autres ont débarqué. Qu'on essaie de le maintenir, ça ne lui a pas plus. C'est là, que la bête en lui s'est réveillé. Mais la suite est vague, flou. Il n'arrive qu'à se souvenir de la douleur puissante, qui a ravagé ces entrailles. Des cris atroces qui lui ont échappés. Puis du chaos, du sang, du désordre, lorsqu'il s'est réveillé, et a pris la fuite.


Les années suivantes ont été un véritable enfer. A chaque perte de contrôle, c'était la jouissance totale, il n'aimait rien de plus, que le sang, et la destruction, mais la douleur, qui s'ensuivait derrière, lorsque la bête surgissait, attiré par le sang était pire. Il lui aura fallu des années, atteindre la majorité, pour comprendre ce qu'il était. Pas une bête étrange, un monstre. Mais un métamorphe. Et il n'en déteste que plus sa mère, pour ne pas l'avoir mis au courant, l'avoir habitué à cette idée. Une haine, qui s'est transformé en une haine globale pour les femmes, qu'il rabaisse, maltraite, depuis. Il lui aura fallu quelques années de plus, pour qu'il s'approprie son loup, qu'il le dompte, l'empêche de surgir. Qu'il ne fasse qu'un avec lui. A vingt-cinq ans, il maitrisait pleinement la bête en lui.


Trente ans, la vie ne lui apporte rien. Rien de plus que des corps de femme en offrande. Mais ça ne le contente pas. Une nouvelle transformation, et la décision est prise. La liberté qu'il éprouve, à être ainsi, à être un prédateur, un dominant, un tueur. Il reste cinq longue année, sous sa forme de loup. Plus de loi, plus de restriction. C'est une nouvelle vie pour lui. On ne soupçonne pas qu'il puisse être humain aussi. La seule chose qu'il a intérêt à fuir, c'est les chasseurs, qui veulent sa peau pour se nourrir. Mais ces hommes, il leur saute à la gorge. Dévore leur entrailles, comme la bête qu'il est. Mais chaque chose à une fin. Cinq longue année, où la banalité aura fini par s'installer. Et Jaime il n'est pas du genre à s'installer dans les habitudes. Il n'aime pas ça. La transformation, pour retrouver son corps, retrouver deux jambes, elle aura été plus douloureuse, et plus longue que jamais. Il s'en rappelle. Il n'a jamais connu pire souffrance. Pire douleur. Les cris, il est certain qu'ils auront réveillé les enfers.


Son corps retrouvé, ces activités aussi. Il aura repris son métier, celui de tueur à gage. Son nom, on ne l'aura pas oublié, et il n'aura pas fallu longtemps, pour qu'on fasse de nouveau appel à lui. Les années se seront écoulés, avec des traques, des femmes, des mises à morts plus exceptionnels les unes que les autres - parce qu'il ne faut pas croire qu'il se contente de tirer une balle dans la tête de ces victimes - Il innove, à chaque fois, pour ne pas se lasser. Pour que le plaisir qu'il ressent, à être ainsi, ne disparaisse pas. Et quelques jours de ça, on est venu le trouver. Des pirates. Il n'aime pas fraternisé avec eux. C'est des menteurs, des voleurs, des pilleurs. Mais le contrat, il ne la pas refusé. Parce que c'est un sacré paquet de fric. Parce que la nana, lui donne des idées à perdre la tête, lui met l'eau à la bouche. Parce qu'il compte bien être plus cruelle que jamais, avec de nouvelles méthodes en jeu. Mais la tête de la rousse, qu'est la petite Alianova, il compte bien l'avoir, et l'offrir à ces pirates. Mais il faudra être patients. Parce que cette femme, il compte la détruire, comme toutes les précédentes.