Ça brûle, comme un incendie ravageur qui aurait pris possession de son être. Elle ne sait que faire, la douleur la cloue au sol. D'ailleurs, elle ne sait que penser de ce sol, elle reconnaît le sable des grèves, elle ne sent pas le courant autour d'elle, elle ne sent plus les eaux danser, lui apportant réconfort et protection. Non, elle le sait intérieurement, même si elle n'a pas eu la force de regarder, elle sait qu'elle n'est plus chez elle. Alors demeure cette infinie question : où est-elle ? Lentement, doucement, elle ouvre les yeux, au dessus d'elle brillent les étoiles, elles semblent un peu différentes de celles qu'elle regardait quand elle remontait à la surface de l'Océan avec sa soeur ou son frère, mais elle sait intérieurement que ce son les mêmes étoiles. Elle se redresse avec un pincement au coeur. Ils vont bien, elle le sait au plus profond d'elle-même, mais ce deuil est difficile. Dans un élan de panique, le souffle coupé par la pression d'avoir encore commis une erreur, elle se relève d'un bon et regarde autour d'elle. Elle voudrait crier, mais les mots, les sons restent coincés dans sa gorge. Il n'y a que pierres et neiges partout autour, aucune trace d'une quelconque âme. Et c'est à ce moment que ça la frappe, comme ce coup de poing en pleine figure retenu trop longtemps. Elle est debout, sur la grève ! Elle entend derrière elle le ressac des vagues, ce son familier qui lui donne le courage de baisser les yeux. Le constat confirme l'utilité du coup mental qu'elle c'est porté précédemment. Plus de nageoires, mais bel et bien des jambes. Elle ne sait pas ce qui lui arrive. Une pensée pour sa soeur, une pensée pour son frère. Coup final porté, elle se retient à un rocher pour ne pas s'écrouler sous la faiblesse et l'émotion. Elle aurait pu alors, faire demi-tour et rentrer chez elle. Si avait-elle encore un endroit a appeler maison. Non, cet endroit n'existe plus. Sa famille l'a reniée, elle, l'enfant traitresse, la déception. Seul Aiwin comprends. Seul lui a toutes les cartes en main. Et sa soeur, ne pourras jamais lui pardonner. Alors chancelante, elle prend la direction des terres, s'enfonçant dans la neige et le froid, tentant de ne pas tomber. Elle doit partir, se construire une nouvelle vie. C'est sa seule solution.


« Tu dois partir ! Tu n'aurais jamais du faire cela pour moi ! » Elle voyait bien dans son regard qu'il était déçu, reconnaissant certes, mais déçu. Déçu qu'elle doivent partir ainsi, déçu de n'avoir été celui en mesure de la protéger. Et les joues baignées de larmes, elle hocha la tête. «Dis..... Dis lui... que je l'aime ! » Il hocha la tête, leur sœur étaient tout aussi importante que leur relation à eux deux, il le comprenait, il ne le savait que trop bien. Mais leur petit trio venait de se détruire, en l'espace de quelques mots. Des mots qu'elle avait prononcés pour le protéger, elle ne pouvait supporter de voir le fardeau de cet acte peser sur les épaules de cet homme. Elle ne supporterait pas de le perdre, mais en un sens, elle l'avait déjà perdu. Et la rumeur se répandit comme une traînée de poudre à travers Typhliren, l'héritier de la famille Saphicis avait été tué par l'une des enfants Tearyen. Myrabella Tearyen. L'indignation et l'incompréhension s'insinuèrent dans l'esprit de chaque sirènes. Comment la petite fille parfaite qu'était Myrabella avait-elle pu commettre un tel acte. Elle était douce, attachante, aimante. Et pourtant, la jeune sirène, alors âgée de 18 ans, avait avoué avoir commis ce crime, déclenchant une guerre ouverte entre les deux familles rivales. Et là voilà, devant abandonner tout ce pourquoi elle avait toujours travailler, tout ce qu'elle avait toujours désirée, pour le sauver lui. Le véritable auteur de cet acte.
La vérité, eux seuls la connaissaient. Mais elle savait qu'il allait respecter son choix, sans quoi ils en paieraient tout les deux, mais elle devait fuir. Fuir loin et sans se retourner.  et cette vie qu'elle menait avant, comme la petite fille parfaite qu'une grande famille de la noblesse sous-marine, s'évapora. Elle se refuse s'y penser, les souvenirs sont trop douloureux. Alors elle avance, sans ce retourner.


Après le passage du tsunami qui l'avait propulsée sur le continent, Myrabella avait erré sur les terres de Rigwë, sans trop comprendre où elle était.  Elle marcha, encore et encore, jusqu'à trouver un village qu'elle ne connaissait pas. On voulu l'aider, lui faire prendre un bain pour la réchauffer et malgré ses protestation, on la poussa dans l'eau. C'est à ce moment qu'ils les virent et qu'elle réalisa que c'était possible. Ses écailles qui revenaient au contact de l'eau. On se servit d'elle comme une attraction, mais aidée d'un villageois, elle put rapidement prendre la fuite avant d'être identifiée. Elle était confuse, ne savait pas quoi penser des humains. Pourtant, elle fini par trouver la route jusqu'à Ivandir. À nouveau, elle fut recueillie par une famille locale et si d'abord elle était méfiante, elle réussis à cacher son secret et ainsi à être acceptée par ces gens aimants. Elle commença à y vivre, à se recréer une vie, faisant profil bas pour ne pas attirer les soupçons sur elle. Une vie simple sans embûches. Puis, grâce à une connaissance du village, elle entra à la Cours d'Ivandir, à titre de servante. Ça duré quelques années, elle c'était faite à cette nouvelle vie. Jusqu'à recevoir cette missive. Je sais CE que tu es.

Et l'enfer recommença... Manipulée par un homme qu'elle ne connait pas pour une cause qui la répugne. Mais elle compte bien renversé la balance le moment venu.