Jeunesse, jusqu’à ses 30 ans
Guillaume-Alexandre Le Riche de Nassau-Casseul naquit au château familiale du Comté de Nassau, un 14 septembre, il y a 60 ans, en étant le fils de Jean Le Riche de Nassau, alors officier dans l’armée argentoise, & de Suzanne de Casseul, fille d’une châtelaine voisine. Ce fût un mariage qui jeta un nouvel honneur sur la famille ; en effet : étant le deuxième de trois enfants, le Conseiller avait atterri dans une des plus importantes familles aristocratiques du pays ; & comme l’a dit Jean de Nassau :
« — Plus on est honoré et respecté, plus il faut faire l'humble et le respectueux. » Mais il mourut au cours d’une guerre entre deux seigneurs, laissant une veuve & trois orphelins. Le Duc de Tvaro — l’un des deux seigneurs & allié du Comte de Nassau — leur fit verser d’importantes sommes pour subvenir à leurs besoins. Guillaume-Alexandre grandit avec le deuil porté par sa mère & puis le Duc lui ouvrir ses portes, & l’emmena parfaire son éducation, du haut de ses dix ans. On lui y enseigna la grammaire, l’équitation, la philosophie, la science des herbes, les langues, l’art de l’éloquence ainsi que la littérature.
La cour du Duc était des plus joyeuses, mais un élément perturbateur vint ébranler la sympathie que portant l’enfant à son bienfaiteur, quand il apprit qu’il avait répudié sa femme — bien qu'habitant au château — & qu’il avait épousé une de ses servantes, Louise de Witterg. Pourquoi l’avait-il répudié ?! Elle n’avait rien fait de mal : le Duc s’était lassé d’elle, c’était donc une injustice. Mais ce dernier répliqua qu’elle l’avait insulté ; la chose était fausse, & de cela naquit l’aversion prononcée de Gui-Alex. pour le mensonge.
La tradition voulant que l’aîné des enfants ait le domaine, le cadet l’armure, & le benjamin la robe [de droit] : Gui.-Alex. était donc destiné à la carrière militaire et entra dans l’Académie Nationale, qui formait les jeunes nobles à la matière. Mais le destin en décida autrement : quand il eut seize ans, son benjamin lui proposa de faire un échange : lui aimait guerroyer, & son frère parler au barreau. Gui.-Alex renonça à la carrière militaire joyeusement à , & l’autre prit la place de son frère.
Mais Gui.-Alex. ne pouvait se satisfaire de son petit métier, c’était un homme très ambitieux. A 30 ans, enfin ! sa chance arriva par son éloquence : Henriette de Belletige, Conseillère des Affaires internes de l’époque, le remarqua & fit de lui son secrétaire. Ce fut là qu’il repéra toutes les zones de turbulences où il allait vivre : depuis plusieurs années, les Mages d’Air commençaient à se faire de plus en plus insistants dans la région, ce qui était des plus gênants. Au même moment les autres pays s’apprêtaient à se battre. Mais la Cour d’Argent n’y jouait alors aucun rôle ; c’était encore à l’époque où l’endroit était entre une petit cité & un moyen royaume.
Maturité, depuis les 30 ans
Charles de Montagne, le Conseiller Juridique de l'époque, soutenait les Mages d’Air : cela n’était pas du goût de tout le monde, & il fut donc obligé de s’exiler autre part, ; tandis que l’on était à la recherche de quelqu’un de la même droiture mais plus en phase avec les idées du régime, Gui-Alex. se proposa pour le poste, ayant fait ses preuves dans le domaine.
Désormais
« intronisé » avec une immense robe rouge, qui alla devenir sa couleur de prédilection, Gui.-Alex. se lança dans une habile campagne contre l’un de ses adversaires les plus farouches de par sa fourberie, j’ai nommé, le Marquis de Pluivert. Cela aboutit à sa destitution, & autrement dit, à 40 ans, Gui.-Alex devint l’un des Conseillers les plus influents de ce royaume.
Gui.-Alex. commença par négocier la Loi sur la répression des Mages d’Air, qui avaient des places fortes. Le Mage d’Air Georges Ecud-Chêne, qui était venu exprès pour cela, tomba amoureux d’une inimité féminine du Conseiller, Mari-Anne de Bonbourg. Et comme
« les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections », comme il le disait, il leur improvisa une rencontre au cours d’un banquet pour se débarrasser d'une ennemie, & d'un gêneur, qui l'aurait empêché de faire sa Loi qui comme il l'entendait ; il proposa donc à de Bonbourg se promener dans un coin reculé des jardins du château pour digérer, & fit de même avec Ecud-Chêne. Etant un homme qui ne contenait pas ses passions, Ecud-Chêne sauta (sur) Mari-Anne, ce qui permit de : 1) les faire enfermer : elle pour dépravation & lui pour tentative de viol, & 2) renforcer son influence auprès de l’opinion public.
« Savoir dissimuler est le savoir des Grands, & le secret est l'âme des affaires. » écrivait-il dans son journal intime, au sujet de l’événement.
A 45 ans, un événement se présenta qui lui donna l’occasion d’assouvir sa vengeance sur certains nobles qui se sentaient menacés par ses Lois, le Duc de Champoussin en tête, & ce fut la douche froide : Gui.-Alex. fit ouvrir & intercepter tout les courriers de personnes connues pour leurs amitiés avec des Mages ou qui étaient un peu retord aux idées, pour raison d’État, & chaque élément prouvant une certaine culpabilité permit de les emprisonner ou de les exécuter... Ferme & droit, si si !
Et les complots des nobles qui s’alliaient aux Mages de toutes natures ne cessaient pas, mais les services secrets les déjouèrent, & commença la
« Chasse aux Mages », orchestré principalement par sa personne. Il lui fallait être impitoyable avec ses ennemis, non seulement pour assurer sa sécurité mais aussi pour assurer la toute puissance de l’État !
vers ses 50 ans, il fit passer une Loi punissant toute personne prise en flagrant de se battre en duel, & décidé à être inflexible avec cette noblesse qui voulait n'en faire qu'à sa tête, il fit exécuter tout le monde qui se dérogeait à la règle.
« L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade ; il est question de couper la gorge aux duels, ou bien de couper la gorge aux lois du Conseil. » Inflexible, & incorruptible.
C’est à cette même époque qu’il se lia un peu plus avec l’Ambassadrice, qui est maintenant veuve, avec deux enfants. Elle lui rappelait étrangement sa famille, peut-être est-ce pour cela qu’il prit aussi son fils aîné sous son aile, & était assez affectueux avec eux… En toute simplicité.
Hélas pour lui, un être aussi intègre — quoique,
« pour perdre un rival, l'artifice est permis : on peut tout employer contre ses ennemis. » — & intransigeant dans la justice, se découvrit une
« tare », comme il l’écrivait : il possédait désormais le don de prédiction. Il avait rêvé que l’un des maçons allait tomber du haut de l’échafaudage & y trouver la mort… Et cela ne manqua pas. Depuis 10 ans maintenant, il vit entre la peur d’être découvert — victime de ses propres Lois — & ses choix judiciaires assez durs.